Marco a fait du vélo… le tour du Mont-Blanc, acte 1
Publié le 1 Octobre 2015
Retour sur le Tour du Mont Blanc réalisé par Marc en cet été :
"Après deux mois de digestion, j’ai encore bien présent à l’esprit ce qui sera ma journée cycliste la plus intense de ces cinq dernières années. Le Tour du mont Blanc, 330km, 8000m de dénivelé, en 1 jour…
Bien sûr jamais cette idée saugrenue aurait pu grandir chez moi. Pour cela, il faut un guerrier, un cycliste qui aime la montagne, un garçon jeune dans la tête et les jambes. Maitre jaco m’a proposé cette folie. Bien sûr la proposition était adressée à l’ancienne bande, ludo et pat doivent être de fête. Et pour être sûr que nous allions accepter, la proposition est de parcourir également le défi des fondus de l’UBAYE, 300km, 6700mm de dénivelé. Rien que ça !!!
J’ai dit oui à tout. Ludo au défi et pat nous a encouragés. Sacré jaco.
J’ai donc roulé pendant des semaines. Je suis reparti sur mon tour du Vercors avec la « dream team » et des guerriers d’un jour. Pour l’occasion, jaco a réinventé l’ALPIJACO ou j’ai eu l’honneur d’assister à son attaque final dans la dernière bosse. J’ai loupé mon diplôme de grand-maitre pour obtenir celui de maitre avec ludo et jaco est devenu une nouvelle fois grand maitre » au DEFI des FONDUS de l’UBAYE.
Il est 5 heures du matin là-haut au col des Saisis, je suis avec jaco et nous partons dans la nuit avec 500 cyclistes. Une descente de nuit avec les petites lumières qui n’éclairent rien, c’est déjà un truc. Mais au final, autour de nous ça roule bien. Des cyclistes qui savent rouler, une touchette et ça passe, ça fait partie du vélo et tout le monde le sait. Finalement ça roule vite mais c'est quand même oppressant et lorsqu’en bas de la descente on peut enfin voir sans deviner, je peux lâcher les poignées de freins et me décrisper !!!!!
Dès la remontée sur Megève, je sens bien que les jambes tournent. Comme tout cycliste moyen j’ai besoins d’avoir une confirmation chiffré et je vois bien que mon pulse monte correctement aussi. Confirmation dans les jambes et à l’écrit. C’est bon, ça commence déjà mieux qu’au DFU.
Encore une descente avec jaco et puis la première montée sur la route de Servoz. Jaco se balade dans le groupe, moi je me dis que je ne suis pas parti pour faire 100km et il va falloir penser à mettre fin à la plaisanterie. Mais voilà ça roule bien et régulier et passer une bosse avec Jaco ça m’arrive pas tous les jours. Heureusement à l’occasion de travaux, une petite cassure, une bonne excuse et hop !!! Adieux jaco !!!!
Il y a du monde de partout et ça roule toujours sur un tempo trop fort. Jaco avait repéré cette bosse, la montée plaine St jean, 7km à 7%. Les choses sérieuses commencent. Une jolie montée en lacet, je monte un peu trop vite mais tout le monde me double !!!! Premier arrêt ravito dans la descente. Déjà plus de 70km et le mont blanc la devant moi. CHAMONIX est encore bien endormi lorsque je traverse la ville avec un groupe ou personne se pose la question si il faut prendre ou pas un relai. De toute façon bientôt ça sera tout seul. Le col des MONTET est une formalité. Je suis sûr les pros ne savent même pas qu’il y a un col par-là !!! Le passage de la frontière Suisse annonce la remontée sur le col de la FORCLAZ. Je roule un peu moins vite car je sais bien que je suis allé un peu trop fort jusqu’à présent par rapport à mon niveau. Après le col, je bascule littéralement sur Martigny, petite pointe à 82 km/h !!! De la balle pendant 13 km. Le deuxième ravito annonce la montée vers le Lac de CHAMPEX. Mais c’est quoi cette montée !!! Ça ne s’arrête pas, 10% par ci, 12% par là. J’ai l’impression que ça dure 20 bornes et en fait c’est 10km. L’orage gronde, je demande à un autochtone si cette blague va se terminer bientôt, il n’en sait rien…. Mais il y a qu’une seule route ici !!!! Pourquoi il ne sait pas ? Quand j’arrive là-haut, il pleut et j’enquille la descente sous la pluie. Quelle vacherie. Je vais payer la facture j’en suis sûr mais quand ???? Roue carbone, frein en liège, il faut avoir un peu de lucidité sous la pluie. Je vois en face les lacets du col du GRAND SAINT BERNARD. Je suis soulagé quand ça remonte. C’est une autoroute ce col, 27km et le sommet du tour du Mont Blanc à 2440m. C’est facile, en montée sèche ça doit monter à …., là je suis à 12km/h et je m’arrête deux fois. Après 20km d’autoroute, je passe devant le fameux tunnel routier, il ne me reste que 7km. Je vois bien que ça penche plus fort. Dès le premier kilomètre, je suis collé, c’est sûr ça penche, 8-10%. Pas plus que l’autre montée dont je ne veux plus prononcer le nom. Je m’arrête une fois, deux fois, plus ? Je m’en souviens plus. Je pense au plan B. Rachel m’attendra à Bourg saint Maurice, si je suis cuit dans le grand Saint Bernard, je passe le petit St Bernard en zigzag, je me laisse glisser dans la descente et elle m’attend à Bourg Saint Maurice. Elle a accepté, inquiète, presque sûr qu’elle devra venir me chercher. Elle attend le coup de fil là-haut au col des Saisis. C’est la première fois qu’elle vient depuis 20 ans et une fameuse Marmotte sous la neige. Pour elle c’est le plan A. Le plan B s’impose à moi au sommet du GRAND SAINT BERNARD. 7km en 1 heure, un grand moment. Il est beau ce col surtout les 7 derniers kilomètres. En moto ça doit être sympas. Je mange mon sandwich arrosé de coca, le plan B sera difficile à tenir. Je cherche à m’assoir, 150km, même pas mi-parcours."